INTERVIEW DE
VALENTIN
HASSE-CLOT

A la veille des 24 Heures du Mans, course centenaire cette année, nous avons le plaisir de retrouver Valentin Hasse-Clot,calme, serein et concentré.
Le jeune pilote officiel Aston Martin Racing, neveu d’Henri Pescarolo, parrainé par Eficium, nous accorde cette interview dans les starting-blocks.

Comment vous sentez-vous à quelques jours decette course emblématique ?

VH-C : Je me sens bien. Cette course est une grande première pour moi. Elle est annoncée comme étant la course du Siècle. Ça fait 10 ans que je travaille avec comme objectif d’être au départ des 24 Heures du Mans un jour. Pour un pilote d’endurance, c’est le grâle. Etonnamment, maintenant que j’y suis, je me sens bien. Mon environnement me rend serein. J’ai une super équipe et des coéquipiers avec qui je m’entends très bien. Je ressens la pression de manière positive.
La course a lieu le 10 et 11 juin. Mais l’évènement a commencé depuis le 2juin avec les essais, les qualifications, la parade des pilotes en centre-ville et les activités médiatiques. C’est un évènement majeur pour le sport automobile qui rassemble plus de 300 000 spectateurs.

Quels sont vos prochains objectifs ?

VH-C : Le Mans et le championnat Américain sont mes gros objectifs du moment.
Avant de faire les 24Heures du Mans, mon objectif était de devenir pilote professionnel. J’y suis parvenu avec Aston Martin depuis 3 saisons. J’ai également réalisé mon rêve de participer aux 24 Heures du Mans en tant que pilote officiel d’un constructeur.

Cette année, Il y a beaucoup de premières !

Cette année, Il y a beaucoup de premières ! J’ai la chance de participer au championnat Américain, en parallèle du championnat d’Europe et d’Asie. Faire des courses dans ces championnats est un souhait qui se réalise.

Qu’implique physiquement la conduite d’une voiturede course ?

VH-C : Il suffit qu’il fasse 30°C de température ambiante et il fait 60°C dans l’habitacle. On respire l’air chaud du moteur. Pour vous donner un ordre d’idée, on met 130 kg de pression sur la pédale de freins contre environ 5kgsur une voiture de route. Pour tourner le volant, c’est comme si on prenait un poids de 20kg dans les mains et ça sur des relais d’environ 2h.

C’est l’un des rares sports qui est aussi intense sur une période aussi longue. Il nécessite tout le corps, le cou, les bras et les jambes et une énorme concentration. On roule à 300 km/h et une erreur peut nous tuer.
Je m’entraine dans une salle chauffée à 40°C.On ne peut jamais simuler la réalité exacte, en tout cas on s’y rapproche. J’ai un préparateur physique 2 heures par jour. La course automobile est un sport d’endurance. Je fais du cardio et de l’endurance de force. On travaille aussi les réflexes avec des jeux de lumières et des simulateurs.

Pour tourner le volant, c’est comme si on prenait
un poids de 20kg dans les mains et ça sur des relais d’environ 2 heures

Quelles sensations cela vous procurent lorsque vousêtes sur un circuit ?

VH-C : Je me sens en liberté, je me sens chez moi. Un poisson dans l’eau !

Quand et comment avez-vous su que vous deviendriez pilote ?

VH-C : La passion est née très tôt. Mon grand-père a un circuit de karting en Seine et Marne. A 6 ans, on m’a emmené aux 24 Heures du Mans pour la première fois. J’ai su alors que je voulais faire ça.
J’ai commencé la compétition en karting à 14 ans en m’entrainant sur les circuits de mon grand-père. En 2010, j’ai gagné le championnat de France et je suis passé en formule 4. Ma carrière en automobile a été lancée.
J’ai fait une école de commerce Paris School of Business avec un Master en entreprenariat. Ces études me sont très utiles dans la gestion de ma carrière de sportif.
A la sortie de mes études et dans le pari de devenir pilote professionnel, j’ai fait le choix de me consacrer au sport automobile. Cette décision a été rendue possible grâce à mes sponsors car les investissements étaient énormes. Je suis devenu professionnel un an après. J’ai cinq sponsors historiques dont EFICIUM depuis deux ans.

Les voitures de course vont-elles devenir électriques ? Qu’en pensez-vous ?

VH-C : Je dirai que je suis la vague. Je suis pour l’évolution de notre sport et de l’automobile en général. Le sport automobile a toujours été un laboratoire pour l’automobile au sens large.
Ce sport automobile est souvent critiqué, les sponsors se tournent vers des sports plus verts. Or il faut rappeler que les technologies hybrides et électriques ont été développées dans ce sport avant d’arriver sur les voitures de tous les jours. Aux 24 heures du Mans, la moitié des voitures est hybride.

Le sport automobile a toujours été un laboratoire pour l’automobile ausens large.

En ce moment, on teste l’hydrogène. Le prototype hydrogène courrait l’an dernier et cette année dans la course support des 24 Heures du Mans. Elle est en piste et en cours de développement. Ce sont des avancées futures.
Il en est de même pour la sécurité routière. Il a testé en premier les nouvelles suspensions et les harnais. Le sport automobile est en perpétuelle évolution qui bénéficie à l’ensemble des automobilistes au sens large.

Quelle est la particularité de votre voiture l’Aston de Projet 24 pour cette course ?

VH-C : Je pilote cette voiture depuis 2019. J’ai eu la chance de participer à son design incluant le dessin et les couleurs. Il y a quelques spécificités comme le pneumatique et l’aérodynamisme qui sont un peu différents pour les 24Heures du Mans.
Les voitures doivent répondre à un cahier d’homologation strict. Elles ne vont pas délivrer les mêmes performances. Certaines ont le moteur à l’avant d’autres à l’arrière. Pour essayer d’équilibrer les forces, il y a la « Balance of Performance » : « BOP » qui agit sur trois facteurs : le poids de la voiture, la puissance et la capacité du réservoir. En fonction des résultats de la course précédente, l’organisateur se réserve le droit d’ajouter du poids à la voiture, d’enlever de la puissance à une autre, d’en rajouter au contraire, de rajouter de la capacité de réservoir. Ce sont des avantages et désavantages que va donner l’organisateur pour essayer de niveler toutes les voitures.
Jusqu’à la course tout le monde cache son jeu. C’est un facteur très important dans notre sport où les constructeurs s’affrontent.

Avez-vous noté une évolution particulière dans ce sport ces dernières années?

VH-C : Globalement c’est l’évolution de la sécurité. Malheureusement notre sport a été marqué par plusieurs drames qui m’ont particulièrement touché. Les avancées en matière de sécurité portent sur les équipements des pilotes, des voitures et des circuits.
Par exemple, l’épaisseur des sous-vêtements et des combinaisons qui sont ignifugés a doublé en10 ans. Les coques de survie en carbone dans les voitures sont plus résistantes aux impacts. Il y a également de meilleurs systèmes électroniques dans les voitures de contrôles de tractions, d’ABS qui rattrapent plus d’erreurs qu’avant.

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l’épaisseur des sous-vêtements et des combinaisons qui sont ignifugés a doublé
en 10 ans.

Un sportif que vous admirez ?

VH-C : J’admire beaucoup Lewis Hamilton pour ses performances, 7 fois champion du monde de Formule 1 ! Il a également cette capacité à faire connaître notre sport en dehors des circuits en étant présent au Met Gala à New York et au Festival de Cannes. C’est important.

Quelles est votre force ?

VH-C : Ma passion, j’y vais avec le coeur et je ne compte pas mes heures.

MERCI
VALENTIN
HASSE-CLOT

Et bonne course !

Eficium accompagne de jeunes sportifs : le golfeur Joël Stalter, le pilote automobile Valentin Hasse-Clot et la boxeuse Sthélyne Grosy dans leurs carrières.

Pourquoi le choix de parrainages sportifs ? Pour le partage des valeurs de l’Humain et de l’Exemplarité communes à Eficium et pour le plaisir de faire (re)découvrir une discipline à nos collaborateurs et nos clients.